dimanche 22 avril 2012

Salutations de Montréal!

Eh oui, puisqu'il faut bien boucler la boucle, nous voilà de retour à Montréal au terme d'une journée épuisante et très longue. Nous nous sommes en effet levés très tôt ce samedi matin à Helsinki pour attraper notre vol de 6h30. L'hôtel nous avait quand même préparer un déjeuner ce qui a été très apprécié même si les appétits n'étaient pas très éveillés à cette heure matinale. Le rendez-vous à la salle pour déjeuner avait été fixé à 3h45. Rendu à 4h, nous nous sommes rendus compte qu'il en manquait deux: Anne-Sophie et Gloria. Philippe est remonté sur les étages pour vérifier et il a été accueilli par un petit visage tout ensommeillé dans l'entrebâillement de la porte et Gloria qui s'exclame tout d'un coup avec de grands yeux ronds: "Oh! my God!!" Je pense que deux minutes plus tard elles étaient avec nous en train de manger, pas exactement les yeux vis-à-vis des trous, mais on avait tous un peu cette tendance de toute façon.

Une allée couverte reliait l'hôtel à l'aéroport à distance de marche. Nous déambulions dans la noirceur et la brume matinale sous les cônes lumineux des lampadaires (comme dans les vieux films. Non, bien avant 2009 et Justin Bieber les filles! des fois faut préciser ce qu'on veut dire par vieux...). Pas beaucoup de monde à l'aéroport mais quand même une certaine activité. Nous enregistrons les cinquante-deux passagers de notre équipée à l'aide de trois bornes automatisées. Comme vous avez pu le constater à notre départ de Trudeau il y a deux semaines, ça prend toujours un certain temps. Bref, une heure plus tard, nous avons nos cartes d'embarquement et nos bagages sont enregistrés. Le passage vers la sécurité se passe bien et nous sommes rapidement dans la salle d'attente de la porte d'embarquement. Ça me donne l'occasion ici de mentionner que les filles de cette tournée ont été en tout temps très responsables et éveillées aux consignes qu'on leur donnait, à savoir de ne pas laisser son passeport à côté du lavabo dans les toilettes d'aéroport, de prendre garde aux pickpockets de ce monde, de suivre la cadence lorsqu'on se promène en groupe dans les rues, d'être ponctuelles aux heures de rendez-vous de toutes sortes qui sont fixés à tout moment dans une tournée du genre. Je voulais juste dire: bravo les filles!

Les soeurs...
Une image vaut mille mots

Le premier segment du trajet en avion vers Amsterdam s'est déroulé rondement. Nous avions maintenant quelques heures d'escale pour aller visiter cette ville. À l'aéroport, nous avons acheté des billets pour un train qui nous amène directement au centre du vieux Amsterdam en 20 minutes. Rapidement, nous étions donc prêts à envahir cette ville mythique. Pour la première fois depuis très longtemps dans cette tournée, nous nous retrouvions au milieu d'une faune urbaine digne de ce nom: grand nombre, beaucoup de mouvement d'auto, de tramways, de bicyclettes, et beaucoup de touristes. Je dois dire qu'il y a eu un ajustement à faire dans notre rythme mental parce que nous étions plutôt habitués au rythme des bouleaux, des épinettes, et des lacs gelés du grand nord finlandais. C'est un contraste intense, du moins avons-nous trouvé. La ville est magnifique. Les vieux bâtiments étroits de façade et souvent un peu croches, cinq ou six étages de haut, faits de petites briques minces peintes de toutes les couleurs, font des vieux quartiers de Amsterdam une promenade des plus plaisantes. S'ajoute à ça la particularité des canaux et le décor devient alors enchanteur. Nous sommes passés devant la maison de Anne Frank qui est maintenant un musée. Nous sommes arrêtés place du Dam pour y rencontrer Pierre-Antoine, un ami musicien de Amélie notre pianiste qui vit à Amsterdam depuis deux ans. Il a accepté de nous guider dans les rues de la ville l'espace de deux heures. Très gentil et très généreux, il nous a aidé à faire la part des choses compte tenu du peu de temps et du peu d'expérience que nous avions de cette ville. Malheureusement, j'avais oublié ma caméra dans ma valise... Je suis certain que les filles ont pris plein de photos, alors allez y jeter un coup d'oeil, ça vaut la peine. Merci à Michelle pour celles-ci.

Pierre-Antoine, notre guide
Sur l'heure du dîner, nous avons laissé les filles se promener par petits groupes dans une rue piétonne bordée de petits magasins et bistros. Magasinage et petits trucs à manger de toutes sortes. Faut dire que nous avions mangé dans l'avion et que d'autre nourriture nous attendait dans l'autre vol vers Montréal. Rendez-vous à 12h pour commencer à retourner vers la gare. Il fallait être de retour à l'aéroport assez tôt parce qu'il fallait repasser le contrôle des passeports et la sécurité.

L'embarquement était prévu à l'origine à 14h25 mais il a été retardé d'une heure à notre grande déception. À ce stade de la tournée et avec la fatigue, on s'irrite plus facilement face aux petits contretemps. Mais personne ne s'en est formalisé et les filles ont continué à montrer une patience à toute épreuve. Finalement, décollage vers 16h. Le commandant nous annonce que, dû à des vents contraires plus intenses qu'à l'habitude, le vol sera un peu plus long, soit d'une durée de 7h10. Bon, aussi bien s'installer confortablement, autant qu'on puisse le faire dans un avion, et puis regarder des films, écouter de la musique, lire un peu, faire des devoirs qui ont pris du retard un peu, parler, dormir si possible et puis, penser à nos gens qui nous attendent à l'aéroport, avec tout leur amour.

À notre descente de l'avion, les douaniers nous attendaient avec devant eux, une espèce de serpentin à imbéciles, d'une longueur équivalente à près de 500 mètres, que l'on était obligé de suivre d'un bout à l'autre comme autant de têtes de bétail jusqu'à l'heure fatale du contrôle douanier, même si la longueur totale du serpentin était de loin inutilement grande. Fallait y être pris au piège pour se rendre compte de l'intensité du ridicule de cette longue marche, croisant à plusieurs reprises les mêmes gens de diverses origines mais tout aussi incrédules les uns que les autres. Nous croyions avoir vu le comble du ridicule à notre arrivée aux douanes russes, mais non, c'est bien aux douanes canadiennes de l'aéroport Trudeau que nous avons eu la chance de le rencontrer. J'ai osé retirer une des bandes qui balisaient le trajet pour court-circuiter le piège à cons et je me suis fais aussitôt avertir de ne pas faire ça parce que je ne comprenais pas tout l'impact que ça occasionnait sur l'organisation de la douane canadienne à Trudeau. Je vous dis, c'était surréaliste! C'était comme être pris dans un très mauvais cauchemar sans espoir de sortie. J'étais gêné devant les étrangers que je croisais encore et encore dans le manège infernal et j'avais envie de m'excuser auprès d'eux et de les rassurer en leur disant que ça ne reflétait pas nécessairement le Québec et ses gens. C'était un dernier test de notre patience je crois. Je pense qu'il doit y avoir des caméras quelques part avec des agents qui visionnent le tout en se bidonnant à fond et en se disant que ça ne se peut pas que tout le monde suive ça docilement sans rien dire... Bon, ça suffit, je m'excuse d'avoir extériorisé mes frustrations de la sorte; retenez surtout la comparaison avec les douanes russes.

Pour le reste, cette dernière journée s'est achevée dans les retrouvailles du bonheur. Vous étiez là, les parents, fidèles à vos ouailles que vous aimez tant. Au fil des prochains jours, vous verrez que vos filles ont changé. Elles ne sont plus les mêmes, elles ont vécu des expériences, rencontré des gens, vu des choses qui ont changé leur vision du monde. En plus, elles sont devenues de meilleures choristes.

Ceci clôt le récit quasi quotidien de nos péripéties autour de la Baltique. Nous garderons de ce voyage une empreinte indélébile sur le coeur et sur la mémoire. Nous revenons heureux et changés.

À la prochaine.

vendredi 20 avril 2012


Salutations du "Helsinki-Vantaa Airport, Hilton Hotel"!

Ce matin, vendredi, nous avons quitté avec un petit pincement au cœur les gens extraordinairement généreux et sympathiques de Kuopio. Leur accueil il y a deux jours nous avait peut-être paru légèrement froid, mais avec le recul, on s’est rendu compte que ces gens sont tout sauf froids. On a découvert en parlant avec eux qu’ils sont un peuple en général assez timide de nature, pas très extraverti, ce qui a pu nous paraître comme de la méfiance. Il n’en est rien. Au fil des deux jours que nous avons passés à Kuopio, nous avons découvert des gens drôles, simples, et faisant face à des défis linguistiques semblables aux nôtres. Comme nous ils trouvent la culture russe étrange et difficile à saisir. Ils vivent avec une minorité parlant suédois (7%) qui possède la moitié des terres de Finlande. Dans certaines parties de leur pays, ils ne se sentent pas bienvenus parce que tout le monde parle suédois et rien d’autres. Dans d’autres régions, c’est le russe. Mais en même temps, ils sentent le besoin de parler suédois parce que c’est une langue essentielle dans le monde des affaires et une porte d’entrée pour la riche et puissante Scandinavie.

En arrivant à Kuopio, nous savions que nous avions une journée presque complète, jeudi, à visiter la région. Nous avons vite pris connaissance des principaux attraits de la région mais il y avait quand même un petit flou. Complètement gratuitement et sans qu’on l’ait demandé, une mère de choriste de Kuopio, Satu de son prénom, nous a approchés et demandé si nous avions besoin de quelqu’un pour nous aider à profiter au maximum de la journée et de la région. Elle était prête à le faire à partir de la fin de l’avant-midi puisqu’elle ne travaillait pas dans l’après-midi. Ce fut une bénédiction pour nous et grâce à elle, nous avons passé une merveilleuse journée. En plus, il faisait beau!

Donc, au petit matin, nous avions rendez-vous dans une chapelle pour une répétition, toujours pour préparer le concert de fin d’année. Nous sommes tous un peu fatigués mais les filles travaillent bien quand même. Vers 11h, à la fin de notre répétition, des gens d’une chorale du bel âge, comme dirait Eddy Savoie, se sont à leur tour rassemblés dans la même chapelle pour leur répétition hebdomadaire. En attendant, ils nous avaient préparé une petite collation avec du jus et du café. Quand on vous dit généreux… Ils se sont ensuite assis pour nous écouter leur faire un petit concert, ils voulaient nous entendre.

 
Immédiatement après, nous nous sommes dirigés vers une école professionnelle, celle où Satu enseigne, et nous avons pu, grâce à elle, avoir accès à la cafétéria pour un prix modique. Encore une fois, bonne nourriture pas compliquée. Ensuite, Satu nous avait préparé un après-midi très intéressant : visite d’une église, qu’ils appellent un dôme, un peu comme en Italie, visite du vieux Kuopio avec un petit musée montrant des maisons de la fin du 19e siècle, ensuite montée à la tour sur la montagne pour avoir une vue splendide de la région avec en extra une petite surprise que nous découvrirons seulement sur place, nous dit-elle, et enfin, une petit heure dans des magasins de choses typiques de la Finlande pour compléter.






La surprise qu’elle nous réservait était en fait un accès tout à fait privilégié et normalement interdit aux rampes de lancement de saut à skis, tout juste à côté de la tour. Nous avions même deux sauteurs à skis pour nous guider vers le haut de la rampe. Le problème c’est que ça prenait un peu de courage parce la montée se fait en ascenseur, ça, ça va, mais rendu en haut, vous êtes comme à 50 mètres au-dessus du sol, sur une simple grille métallique très ajourée!! Disons que ça fait un petit quelque chose au ventre quand on est là-haut. Les filles ont adoré l’expérience, même Satu qui a un peu peur des hauteurs, s’est risquée avec courage à nous accompagner. Un des sauteurs était avec nous en haut et a répondu à nos questions. Seulement une poignée de personnes n’ont pas voulu monter, c’est compréhensible et vous n’aurai pas de noms. Certaines très craintives ont quand même relevé le défi haut la main. Félicitations les filles! Ils va sans dire que tous les gars de la tournée sont montés et il s’en est fallu de peu pour qu’ils essaient même un saut. Malheureusement, les conditions de vent de travers étaient légèrement défavorables et nous n’avons pas voulu prendre de chances inutiles. Il faut souligner que sans l’aide de Satu, nous aurions jamais eu accès à cette rampe puisqu’il y est clairement indiqué que c’est interdit aux touristes et réservés uniquement aux sauteurs. Un immense merci!
Philippe et le sauteur en grande discussion

Sur la passerelle entre les deux tours

Sous nos pieds en haut...

Le sauteur répond aux questions de Philippe
Les filles redescendent par l'escalier grillagé, ouff!



 
On distingue un peu la passerelle
dont je vous parlais...
Pays de forêts, de lacs et de neige
Nous sommes par la suite montés au haut de la tour où nous avons pu constater à quel point nous étions inconscients en haut des rampes de saut à ski!!!! Inconscients et heureux, j’imagine… Par le suite, retour au centre-ville de Kuopio pour un peu de magasinage, toujours sous les conseils précieux de Satu et de sa fille, Lotta (de Charlotte en passant), qui nous accompagnaient. Derniers petits ajouts à nos souvenirs de voyage et puis, direction souper, dans une espèce de centre pour personnes âgées en forme. Il s’agissait d’un buffet à volonté avec la clientèle typique des buffets à volonté. On se serait cru à Brossard! Nous avions un peu l’impression d’être le chien dans le jeu de quille mais en bout de ligne, la nourriture était très bonne et abondante, et nous avons fait festin.

Enfin, retour au centre de musique où les choristes de la Kuopio Youth Choir avait une répétition avec orchestre en vue de leur concert de samedi soir. Ils ont terminé vers 20h45 et puis les filles sont parties avec leur famille. Nous avions le clair sentiment d’avoir vécu une journée mémorable et rondement menée. Tous nos remerciements et notre gratitude à Satu et sa générosité. Comme si ce n’était pas suffisant, elle a même ouvert sa maison à plusieurs de nos plus vieilles et quelques-unes de leurs choristes qui voulaient fêter. 


À l'heure où je vous écris, nous sommes à l'hôtel Hilton de l'aéroport et il est presque 23h vendredi soir. Les filles dorment pour la plupart. Nous devons nous lever très tôt demain matin, vers 3h15, pour prendre l'avion de 6h30. Nous avons dit au revoir à notre chauffeur Aivar tout à l'heure. C'est un grand timide et il ne s'exprime pas bien en anglais. Il a été tellement généreux, toujours disponible et aimable, jamais de signes d'impatience, on a senti qu'il était quand même ému et il nous a même dit un "merci" dans le micro de l'autobus après qu'on lui ait chanté "Laisse-moi t'aimer", le grand classique de tournée. Il nous a aussi dit qu'il avait trouvé le groupe super. Là-dessus, il faut lui donner raison, de toute évidence.

Aujourd'hui, le trajet en autobus s'est très bien déroulé. Nous sommes arrivés à Helsinki vers 14h et nous ne savions pas trop quoi faire parce qu'il pleuvait des cordes et il faisait 3 degrés. Nous avons fini par trouver un centre commercial pour devinez quoi? magasiner! oui! une petite heure, tout au plus et puis manger. Demain, une grosse journée nous attend. En plus de se lever tôt, nous irons visiter Amsterdam et puis reprendre l'avion pour Montréal, le décalage horaire... Les filles seront fatiguées à leur arrivée, soyez indulgents lorsque vous trouverez que le récit de leur tournée n'est pas assez détaillé demain soir: pour elles, il sera sept heures plus tard et elle n'auront pas beaucoup de sommeil derrière la cravate. Les détails viendront bien dans quelques jours.

On se voit demain alors!



mercredi 18 avril 2012


Salutations de Kuopio et des nouvelles de Iisalmi!

Nous nous sommes levés très tôt mardi matin pour se rendre rapidement au centre culturel de Iisalmi y rencontrer les choristes du groupe Allegro. Répétition avec Philippe et Suzanna pour préparer les pièces communes, Dona Nobis Pacem et Memory. Nous sommes ensuite invités à aller dîner dans une école tout près de là, à 10h30, oui, oui, vous avez bien lu, et se préparer pour un petit concert devant des élèves de la ville. Les heures pour passer à table ici sont plutôt hâtives (dîner vers 10h30-11h00, souper vers 16h-17h) ce qui est un choc pour nous qui avons été habitués en Estonie à manger vers 14h et 21h. Mais nous sommes des modèles de souplesse comme vous savez. En passant, c’est tellement ça que les filles apprennent en tournée : comment respecter les autres coutumes, comment oublier notre propre petit inconfort personnel au profit du groupe, comment se rendre compte qu’une autre façon de faire n’est pas nécessairement idiote. Il me semble qu’on revient à la maison et c’est plus facile d’apprécier ce qu’on a. Les installations sont neuves et modernes, bien pensées, et la nourriture, encore une fois, est santé et succulente. Les repas dans le système scolaire finlandais sont gratuits et supervisés par des nutritionnistes.

Neige et vent, notre quotidien
La queue pour les toilettes...
On se fait belle










Nous retournons ensuite au centre culturel pour y faire un mini-concert avec les filles du groupe Allegro. Elles ont un répertoire plutôt populaire avec certaines chansons qui ressemblent à un mélange de ABBA et Michel Fugain. Les élèves dans la salle sont attentifs et disciplinés. C’est ensuite notre tour de passer sur scène. L’acoustique est excellente et Amélie joue encore sur un Steinway mais encore meilleur que celui de Saint-Pétersbourg. Quelques pièces, nos succès nord-américains, vingt-cinq minutes plus tard c’est terminé et les gens semblent avoir apprécié, quoique la réaction soit assez modérée. Après le concert, une journaliste locale veut rencontrer Philippe et Michelle, ainsi que quelques choristes. On aura un article dans un journal de Iisalmi! Wow! J'ai aussi mis sur la page d'accueil dans les liens d'intérêt une petite vidéo prise par Michelle des filles qui s'exécutent devant la journaliste. À voir.

Conférence de presse

C’est alors le temps de se rendre à la piscine et sauna municipaux pour un moment de détente bien mérité avant le concert du soir. Plusieurs filles ont bien hâte de se faire chauffer dans le sauna, d’autant plus que la température de la journée est à la neige mouillée soufflée par un vent froid et humide. Sauf qu'en Finlande, selon toute évidence, le sauna finlandais se laisse apprivoisé dans le plus simple appareil, ce qui a pour effet d’abord de choquer plusieurs (surtout qu’il est déjà plein de finlandaises étendues de toute leur beauté!) et surtout, de refroidir les ardeurs des plus vaillantes, exactement l’effet contraire de celui recherché. Les filles se sont donc rabattues sur la piscine. Certaines ont fait plusieurs longueurs et en ont profité pour bouger un peu. Quoique un peu déçues de leur expérience de sauna finlandais, les filles semblent quand même contentes d’être venues se baigner au beau milieu de chutes de neiges dignes de mars, bien visibles par les grandes fenêtres tout autour.


Nous allons ensuite nous changer rapidement à l’endroit où nous logeons en vue du concert qui est prévu pour 18h. Nous nous rendons dans une église toute blanche (décidément le thème de la journée…) de Iisalmi. Encore une fois, le décor est dépouillé mais plutôt joli et harmonieux. Nos amies du chœur Allegro (je dis amies mais il y a en fait aussi quelques gars) chantent en premier et font une bonne prestation. Ils mêlent à leurs chansons un peu de « step-touch », de clics de doigts, de flûte et violoncelle et des costumes dans des tons de bleu. Nos filles aiment bien mais c’est maintenant à leur tour. Elles offrent une version améliorée de leur succès finlandais, Jacobim Pojat, peaufinée en répétition juste avant le concert, qui semble bien plaire au public. Le tout dure presque une heure et à la fin le choeur Allegro vient rejoindre nos choriste à l'avant pour chanter le Dona Nobis Pacem. Le public en redemande, un rappel, échange de fleurs et puis, le public est toujours là, ne bouge pas, semble attendre autre chose. Mais c’est tout, la moitié des filles sont déjà sorties de scène, la situation est un peu loufoque. Chose certaine, les gens semblent avoir apprécié et leurs témoignages après le concert le confirme. Suzanna, la chef du chœur Allegro n’en démord pas : elle a adoré nos filles, la limpidité de leur voix et le fondu du chœur. Elle dit qu’il y avait beaucoup de monde au concert pour une journée de semaine mais elle me dit en a parte qu’elle a fait quelques téléphones dans l’après-midi en disant que les gens d’Iisalmi ne pouvait se permettre de manquer ce chœur unique du Canada. Bref, elle est sous le charme. Il faut dire que nous aussi nous sommes tombés sous son charme. Depuis notre arrivée, elle a multiplié les délicatesses et les gestes de générosité envers nous. Elle a été très présente et nous a aidés beaucoup. Plusieurs de nos repas ont été complètement pris en charge par son organisation et nous lui en sommes très reconnaissants. Michelle et elle sont maintenant de bonne amies. Faut dire qu’elles se parlent depuis juin passé et que Suzanna est la première personne qui ait répondu positivement au courriel de Michelle demandant un séjour chez eux. Seul petit bémol à tout ça, les filles n’ont pas eu beaucoup d’occasions d’échanger et de faire plus ample connaissance avec les choristes eux-mêmes. Ce sera pour la prochaine fois, peut-être même chez nous, à Laval.

Après le concert, retour au centre où nous logeons pour un succulent repas, encore une fois. Dernières salutations de Suzanna, elle nous manquera. En soirée, les filles sont libres, plusieurs jouent à des jeux avec Philippe, Amélie et Michelle (moi, je n’aime pas beaucoup ces jeux de société alors je blogue).


Aujourd’hui, mercredi, nous étions moins pressés. J'en ai profité pour prendre quelques photos du centre où on nous avait logé tôt le matin. Décor enchanteur et hivernal. Jugez-en par vous-mêmes... Déjeuner vers 9h, répétition au centre, dîner vers 12h toujours au même endroit et puis, nous avons quitté pour Kuopio, qui est à environ une heure de Iisalmi. Pour le plaisir, j'ai aussi pris quelques photos en chemin vers Kuopio pour vous montrer d'abord le climat mais surtout, la ressemblance avec plusieurs régions du Québec que l'on connaît bien. Vous noterez sur la dernière photo la forêt typique d'épinettes et de bouleaux qui défile continuellement autour de nous. En arrivant, on se rend compte que Kuopio est une ville un peu plus importante que Iisalmi. Il y a une espèce de centre-ville avec plein de boutiques. Eh! Oui! J’ai dit LE mot fatal… Comme les attraits touristiques ne nous sautent pas aux yeux de prime abord, quoique qu’on nous promette d’aller en voir quelques-uns demain, nous avons donc décidé d’écouler les quelques heures que nous avions avant le rendez-vous de 17h en… magasinant! Les filles sont contentes, elles sont dans leur élément, à quelques milliers de kilomètres de chez elles. Et puis c’est toujours bon pour frérot ou soeurette, ou à la limite, pour papa et maman, de savoir que leur fille est en train d’essayer de leur trouver un souvenir. Vous savez, certaines filles travaillent très fort pour trouver le souvenir qui changera votre vie.


À 17h donc, arrivées à la Maison de la musique de Kuopio (vous me permettrez cette traduction libre), Philippe organise une répétition courte, question de se faire l’oreille à l’acoustique de cette belle salle. Ça sonne bien, ça promet. Un grand Steinway de concert encore une fois, ça devient presque banal ici, Amélie, notre super pianiste, est aux anges. Le temps de se changer, l’autre chœur fait lui aussi une petite répétition et puis, l’heure du concert arrive. Le chef du chœur Kuopio Youth Choir propose que nous commencions le concert avec quelques pièces, qu’eux viennent chanter l’espace de vingt minutes et que nous terminions le concert par la suite. Les filles chantent pas mal mais on sent de la fatigue. Plusieurs ont le rhume, quelques-unes se sont couchées peut-être un peu trop tard ces derniers jours, le fait d’être plusieurs dans les chambres n’a sûrement pas aidé. Les voix ne sont pas au maximum de leur forme et ça s’entend. Il ne s’agit pas d’avoir le moral dans les talons, sauf que ce n’était pas notre meilleur concert. Le chœur qui nous reçoit est mixte, d’âge universitaire en majorité, et fait un répertoire un peu pop. Ils ont fait d’ailleurs la version chorale de Africa du groupe Toto, comme nous avions fait l’an passé au concert de fin d’année. Ils sont assez impressionnants! Les filles ont beaucoup apprécié.

 

Immédiatement après le concert, distribution dans les familles. Il y a trois gars du chœur qui accueillent de nos filles. Pas besoin de vous dire qu’elles veulent toutes être avec un de ces rares mâles du milieu choral finlandais (et estonien aussi en passant). Demain matin, nous nous rencontrons dans une église pour faire une très courte répétition et puis pour chanter devant des membres d’une chorale de l’âge d’or. Je pense que ça va être bon pour le moral des filles : elles vont se faire dire à tour de bras qu’elles sont belles et bonnes et patati et patata. Vous voyez le genre… Probablement que Philippe fera aussi un tabac demain matin, pour des raisons additionnelles que je vous laisse deviner. Je vais arrêter ici, certains pourraient dire que c’est la jalousie qui me fait parler ainsi. Il n’en est rien, soyez rassurés.

On se reparle bientôt.


mardi 17 avril 2012

Salutations de Iisalmi!

Nous sommes rendus dans le grand nord, au pays des bouleaux rachitiques, des innombrables lacs et des couchers de soleil tardifs et interminables. La route fut longue mais fort plaisante. Nous avons même fait l’épicerie ce matin en partant de Saint-Pétersbourg question de pouvoir faire des sandwichs pour le dîner, ce qui fut d’ailleurs fait de mains de maîtres, avec l’aide de nombreuses choristes généreuses, efficaces et affamées. Faut dire que la petite tartelette aux fruits qu’on nous servait à l’auberge de jeunesse ne bouchait pas un bien grand coin. Nous avons regardé le film Breakfast at Tiffany's avec Audrey Hepburn pendant une partie du voyage, sac de chips en prime pour le moral. Nous sommes arrivés un peu en retard mais il faut dire que la douane russe nous a encore retardés. Pas autant qu'à notre arrivée en Russie mais quand même. Chose certaine, nos passeports ont été estampillés à maintes reprises, ça nous fera plein de beaux souvenirs à contempler plus tard.

Revenons à la journée de dimanche à Saint-Pétersbourg. La veille au soir à notre arrivée, nous avions convenu avec notre très sympathique accompagnateur attitré par le Festival Choral de Saint-Pétersbourg, Ivan, de se rencontrer à l’auberge de jeunesse dimanche matin pour qu’il nous guide à travers les rues de la majestueuse ville. C’est vrai qu’il faisait froid un peu et même qu’il nous neigeait dessus par moment mais nous étions entre nous dans ce décor romanesque, que demander de plus. Ivan est originaire de Saint-Pétersbourg mais il a vécu en Suisse pendant cinq ans, ce qui le rend plus qu’à l’aise en français, avec un accent suisse! À plusieurs reprises durant notre séjour, il nous a aidés grandement en nous servant d’interprète.

Grâce à lui, nous avons eu droit à un petit cours d’histoire sur les édifices principaux de la ville et de ses points forts dont notamment l’église orthodoxe St-Sauveur-du-sang-versé. Après plus de deux heures passées à marcher sous la pluie, la neige et le vent glacial, nous nous sommes arrêtés dans le lieu de culte St-Sauveur-du-Subway, situé boulevard Nevsky, en plein centre-ville, pour refaire le plein de chaleur et de calories. Un peu moins spectaculaire comme endroit mais combien plus réconfortant.
 
On en avait bien besoin puisque le prochain objectif n’était ni plus ni moins que le musée de l’Ermitage, ou si vous préférez ЕРМИТАЖ. On dit que si vous passez une seconde devant chaque objet de l’Ermitage, il vous faudra quatre-vingts ans pour visiter ce musée. Comme nous avions une heure et demie, nous avons donc dû faire un choix et aller à l'essentiel selon l'humble avis des adultes de la tournée. Comme on dit entre nous, quelques fois, la démocratie dans notre groupe de tournée s'exprime par la consultation des quatre adultes. C'est mieux que rien... Nous nous sommes donc séparés en quatre équipes et on a proposé aux chefs d’équipes d’aller voir les nombreux tableaux de peintres italiens et impressionnistes présents dans le musée. Plusieurs Van Gogh, Picasso, Matisse, Gauguin, Monet et même Da Vinci. Assez incroyable! Le simple fait de parader dans les décors absolument féériques des grandes salles de bal avec vasques immenses, lustres gigantesques et escaliers grandioses valait le déplacement. Nous étions abasourdis.

Le fameux musée de l'Ermitage, ancien palais d'hiver de Pierre le Grand

Mais comme toute bonne chose a une fin, il a fallu retourner à l’auberge de jeunesse pour se changer et se préparer pour le concert de soirée, au State Cappella Hall, une salle de concert légendaire. Nous avons même eu la chance de faire une répétition dans la salle elle-même, au grand plaisir de tous. Il s’agissait d’un concert gratuit offert dans le cadre du festival, et nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en termes d’auditoire. Il fallait quand même s’en tenir au programme que nous avions envoyé d’avance aux organisateurs. Dès les premières notes, l’acoustique exceptionnelle de la salle se révèle à nous et nous enchante immédiatement. Pas autant de réverbération que dans les grandes églises de pierre, et une grande précision du son entendu, peu importe où l’on se tient dans la salle. Le piano Steinway & Sons met en valeur les talents de notre accompagnatrice Amélie. Je crois bien qu’elle aussi profite du moment.
Finalement l’heure du concert. Le groupe hôte, le chœur Rondo, chante en premier. Il s’agit de jeunes filles et garçons, plus jeunes que nos choristes. Les filles ont la chance de pouvoir s’asseoir sur les sièges centenaires de la salle pour écouter le chœur. On sent qu’elles ont hâte de se produire, de saisir l’occasion, et de donner leur maximum. Les pièces finlandaises et estoniennes font un tabac, et puis Watane, notre pièce iroquoise a plu beaucoup au gens. On a senti qu’après cette pièce, le public nous était acquis.


Cathy, Noémie et Xéia passaient pas là


 
Après le concert, les filles étaient très fières de leur prestation et l’atmosphère était à la fête. On a chanté dans l’autobus en direction du restaurant, tout le monde était tout sourire (je vous ai déjà mis des photos dans un message prédécent). Ne restait plus qu’à aller nous reposer pour une dernière nuit… mais non, attendez! Nous n’aurons pas le temps d’aller acheter des souvenirs demain matin, alors on va dans un centre de souvenirs ouvert 24h, en pleine Pâques orthodoxe, en plein centre-ville de Saint-Pétersbourg magnifiquement illuminé, autour de 23h. Il y a d’excellentes chances que, si vous recevez des poupées russes lors du retour de vos ouailles, elles proviennent de ce fameux magasin.


Je vous écris ce mardi matin pendant que les filles sont en répétition avec leurs nouvelles amies de Iisalmi. Nous sommes reçus comme des rois, excellente nourriture santé et décor enchanteur de bord de lac sous la pinède. Les lacs sont toujours gelés, il y a de la neige au sol et il fait autour de zéro. Disons qu'on dirait début mars au Québec mais l'accueil est tellement chaleureux que nous nous sentons sous les tropiques.

Nous n'avons pas d'accès internet à l'endroit où nous logeons le soir, ce qui rend la publication des messages un peu plus difficile. Mais, comme vous voyez, nous sommes plein de ressources et nous trouvons toujours le moyen de bien vous informer. 

Je vous invite aussi à aller voir le nouveau texte de Marie Boismenu-Gagnon.